HISTOIRE DE LA JURISPRUDENCE
ROMAINE, CONTENANT SON ORIGINE ET SES...
Antoine Terrasson
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HISTOIRE
DELA ^
JURISPRUDENCE
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HISTOIRE
DE LA
JURISPRUDENCE
ROMAINE,
CO NTE NA NT
SON ORIGINE ET SES PROGRÈS DEPUIS LA FONDATION de Rome jufqu'à préfent : Le Code Papyrien & les Loix des douze Tables , avec des Commentaires ; L'hiftoire de chaque Loi en parti- culier, avec les Antiquite's qui y ont rapport : L'hilloire des diverfes Compilations qui ont été faites des Loix Romaines : Comment les mêmes Loix fe font introduites , Ôc de quelle manière elles s'obfervent chez les differens Peuples de l'Europe : L'énumération des Editions éa Corps de Dxoit Civil : Les Vies Se le Catalogue des Ouvrages def Jurilconfultes , tant anciens que modernes : Avec un Recueil de ce ^ui nous refte de Contrats, Teftamens , Si autres Aâes judiciaires des anciens Romains.
Pour fervîr Ilntrodu^ion à l'étude du Corps de Droit Civil , à la leBuTê des Commentateurs du Droit Romain , & à t Ouvrage intitulé les Loix Civiles dans leur ordre naturel.
Far M ANTOINE T'E,KKà,SSOli»Ecuyer» Avocat au P^arlemmii
À PARIS.
Chez Michbl-Etienme David Peie, Quai des Augiiftins» à la
Providence , & au Roi David.
M. DCC. L,
AVEC PRIVILEGE DU ROY.
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A M O N s E I G N E U R
DAGUESSEAU,
CHANCELIER DE PRANCE*
COMMAND£UK. DES ORDRES DU ROL •
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ONSEIGN EUR^
s
«1
La bonté avec lofwUe vous daignâtts m'incourager à travailler fur la Jurifirudtnce Romaim , quand j entrepris cet Ouvrage ^^/Pira dês4ors le dejfein de le faire paraître fous vos aufpices. Cejt enfmte avec la même bonté que vous m en avez, accordé la '^^^C pmmjfwn , mats fous une condition dont laccompUjpement me paroît iSS-*^
fM^^impofpble.FiUdw^P^e^ifàacondmtvmeElogcjufqtià VEpoq^ qui depuis en fournit la plus noble matière , on attend de
^ 9^ f^héviunTahleaudwnms avez, voiis-méme préparé Us ^^'T** nouveaux traits. ,
E P I T R E.
Dam une pareille jîtuation, MO NSE IG N EUR» m dois-je pas craindre Us reproches duPuhlkt m me foumenant à vos ordres î Quelle coTuraitttê daillewrs potO" m Otoyen qui s'meirtffe au bien de i£m, ditre téli^é de f§ taire fur les fervkes impartant que vous iui rmdnju tous les jours f Ne trmevera-t-on pas extreuràmeare que t Auteur dune Hijloire de la Jurif prudence Romaine n'ofe parler de iSS^t ^^^^ noMv/?//^ Légijlaîion * dans laquelle vous fpavcz» allier avec tant de fagejfe & d habileté les Sfférerues Loix du Royaume , que chaque Frovincty retrouve fes nfiges» & fet^ tetuée de croire que vous n*avez» travailU que pour elle î Fambra^t'il enfin que cette profonde Erudition qui embraffi les Sciences Us pêus ohflrntes , iy cette Pieté folide qui les rapporte toutes à la Religion » ne foient refpe&ées que dans k filence ?
Oui, MONSEIGNEUR» vous ^ordonnez,, & je vous obéis. Jt ne dois vous parler que de loffre que vous niavex» permis de vous faire de mon Ouvrage, Recevez, donc, je vous fupplie , t hommage qui vous en efl dâ,& comme Chef delajuftice, tren qualité dHonmie de Lettres, Il vous appartient également à ces deux titres ; & je m acquitte des remercimens que je vous dois de la protection dont vous r honorez», en vous renouve liant les fentimens de larecomwijfance & du profond refpeS avec lefquds je fuis»
MONSEIGNE U R,
De votre Grandeur,
Le très4iumble ét très^obéiiZknt Serviteur, Te & basson.
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PRÉFACE,
Dam laquelle en rendant compte de cet Ouvrage, on fait voir que FEtudede la?Hii.osovHiE&deL'H.ïSTOiKEe/iaifolument nécefféûre pifur acquérir une parfaite connoiffance du Droit Romain^
E n cd pas le defir de devenir Auteur qui m'a faît entreprendre une Iliftoire de la Jurifprudence Romaine , puifque j'ai commencé cet OuvrL'.qe dans un cems & à un âge où, bien loin de chercher à inflruire les autres , on iènt à peine foi-mcme le belbin qu'on a d'inliru^Uons. £n effet , le cours ordinaire des Etudes de la Jeunellè m'ayanc conduit jtt^a'aux Ecoles du Droit; la lediuedes Inftitutes de Juftinieniiie puut fi fiiffidiedè & fi lebutante , que je pris la réiblatioii de chercher la caulè du dégoût que cette leâore m'inlpiroit. Je nefiis pas long^cems à la décou- vrir; des Perfônhes verfies dans la Juriiprudence êc dans les Belles-Lettres m'ayant'&it fintir que le Droit en général , Se particulièrement celui de l'an- cienne Rome 4 prenant fà Iburce dans laPhilolbphie & dans l'Hifloire , le peu d'ulàge que j'avois de toutes ces Sciences étoit la principale caufe de l'ennui que i'éprouvois dans l'étude des Loix, Ces premières ouvertures m'ayanc en- gagé à m'inftruire par moi-même du icntimcnt des plus célèbres Jurifconfùl- tes lut la néceffité des connoillances philofophiques & hiftoriques qui doi- vent accompagner l'étude de la Jurifprudence ; je trouvai les {ùtFrages des meilleurs Auteurs fî univerfèllement réunis lùr cet article , que je fis d'abord un grand nombre de redierches fiir les principes Se lliîftoire des Loix. Ces * te^erches mi&s en ordre, & récUgées luivanc la médiode que je m'étois pre^ crite poar ma propre inftniétion, Hont ce qui a formé l'Ouvrage que je donne au Publia
Si je n'avois à communiquer mon Travail qu'à des Perfennes habiles dans -ia Juri^rudence ou dans les Belles-Lettres , je me croirois di^nlS de leur prouver l'utilité de la Pu ilosoph ie &de lHistoirB ^ rapport à l'é- tude du Droit. Mais comme la plupart des jeunes gens ne paroiffent pas aflez convaincus de cette vérité , je crois devoir mettre fous leurs yeux une partie des motifs qui m'avoient déterminé à puilèr dans ces deux Sciences les prin- cipes & le lèns des Loix Romaines.
Je commence par la Philosophie, cette fcience lùblime qui paroitren- UtilitI fermer les premiers principes des Loix. La Phllofephie prend iâ fiiurce dans Lowcwiib la Nature; & fôn objet eft de nous empêcher de iàire ce qui eft contie les Loix
îf PRÉFACE,
de la Nature, (f enlever à quelqu'un ce qui lui appartlenc; ce qui eft •plus contraire à laNature , que la mort > la douleur , & toutes les autres diolès du mêiiw genre ; Oonii^ Aoem A&erijî^
troiiiâne Livre des Offices» motgis ^ conmi naturam, fuam mon,fum. ici», quam cotera generis ejufdaiu La Jurilprudence n'a-C-elle pas ordonné la même chofè , lor/que dans les trois Préceptes qui raflêmblenc toutes les difjpolitions du Droit ) elle y comprend une défenfè de préjudider à qui que ce Ibit , al'
§. 3. Infli- ^f»^ "on laderei Se une injontflîon de donner à chacun ce qui lui appartient, 'j^^' ^f^^"^ cwi^î/e tribuere ? Si l'on compare enfcmble la définition que Cafliodore Jm» nous donne de la Philofophic dans Ton Livre de la Diale(flique , & la défini- tion que les Jurifconfùltes Romains nous ont donnée de la Jurifprudence; on verra que ces deux Sciences renferment les mêmes objets : Phdofophm , dit CaA fiodorc , ejl divmamm humanarumque renim , in quantum homùù pojféilc ejljpro' lo&ifis jmumcu Quelle différence y a-t-U entre cette définition de la Pliilo- (ôphie , & celle que l'Empereur Juftmien nous donne de la Juriijirudenoe, lorf^ |. X. înjtt. qu'il dit ; Jurifprudmcia ejl ihmarum atcpt hxmauaum roum mààa. tjujîi atqut à^fi fàaaÙLi Ces dernicïs termes prouvent d'autant mieux la conformité de h Pliilofbphie & de la Jurifprudencé, que ces deux Sciences ont également pour objet l'amour & la pratique de la juftice , à laquelle Qceron dans San troifiémc Livre des 0£Bces a donné les noms de Vertu par excellence j de Maîtrcire & de Reine des Vertus ; Hetc aùm (jujlitia ) una virtus , ommum efi Domina & Regina rinumm. Mais ce n'eft pas feulement par de pareils argu- mens que je veux établir la nécefTité de la Philofophie pour la parfaite intelli- gence des Loix : cette propofition iè prouve luffifamment par le caratitére des Légiilateurs, & par la nature des Loix mêmes. Four ce qui eft d'abord du cara£tére des Légidateurs , il efl de la dernière certitude que tous les premiers Auteurs des Loix , chez les différens Peuples, étoient Pliilolbplies : diaque Nation admirant leur {âgefle , les prioi^de lui &re des Loix. Pitliagore, Dra-r con , Solon , Licurgue , & plufieuts autres ne devinrent Légiflateuts de la Grèce, que parce qu'ils étoient Pliiiofi>piies. Quelle en eft la raifbn , finon qu'il y a en lious un lèntiment naturel qui nous fait connoître que ceux d'entre les hommes qui Ibnt les plus à l'abii des paflions , & qui fimt les plus fàges , font par conlequent plus en état que les autres dérégler notre conduite dc nos devoirs ! Les Nations les plus groflieres, & tout ce qu'on appelle commun du Veuplt dans les Villes même les plus policées, ne donnent pas dans la Pliiio- fophie , & n'en connoilîent pas les principes : mais ces Nations groflieres & ce commun du Peuple ont toujours été perfuadés que le Philofbphe eft lupérieur • aux autres hommes en liigclTe Si en érudition ; & que 11 l'on veut chercher des régies pour la conduite de la vie , pour la douceur de la ibcieté , &. pour la tranquillité intérieure ou extérieure des Etats , c'eft à lui qu'il Êiut avoir ttn cours. Telle eft la manière dont tous les Peuples de l'antiquité ont penfi Six ce (ùjet. Dcrlà iônt venus ces fyftêmes de Gouvernement qu'on admire encore aujourd'hui. L'on le trompe , fi lorjque l'on confidere le Gouvernement de la Grèce & de la République de Rome , on en attribue l'honneur à la fitgefic
de
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P R È F À a f éediïqoe Gtoyen ^ en BâSbh partie. Les hommes a'étâient pat autrefois difliSfens de ce qaUs font aajourd'liuL II eft mi que de '«ont cems il; ^eft trouvé parmi eux de ces «(prits fiibiimes qui » dépouillés des préjugés popu- laires, ont puilé la régie de leur conduite dans la Tupériorité de leurs vûes* . M(ds auiTt le commun 4êi Peuple a toujours été Peuple , toujours fiaperfiitiet» & violent, toujours imprudent, -toujours foibie : & fi uhe Nation a para quel* quefois fiipérieure aux autres , ce n'eft pas que les hommes y fuiient d'une autre nn'ture qu'ailleurs; mais c'eft parce qu'à la réte de cette Nation i: y a\X)it quelque Philoibphe qui, en édifiant le Peuple par les vertus, lui faiibit ob- {èrver des Loix puifces dans la nature , & reélifices par la raiibn Se par la là- gelîe. Toutes les autres Nations à qui ces lecours ont manqué , ont bien pù {e rendre célèbres par la terreur de leurs armes & par la rapidité de leurs con* quêtes} mus aucune cfentr'elles'ne sTeft rendue Êunedè par la âgdlê de &m Loix & par laformedefixiGoinrememeoc. C^donclaMiilolbpliieqaieft . i'ame la^r^rî^le Iborce d» la JurKpnidence.
Mab , dirarC-on» n'y a^-il point de rilldîon à préœadie qufe la Pliilolb* • pliie Se toutes les différentes parties qu'elle «enferme , lôient efTentiélles pouff la parfaite connoilîânce des Loix? Quel rapport, par exemple, la Phyfiquej les Méchaniques , la Géométrie, âcpiufieurs autres parties*de la Philoiophie^ ont-elles avec la Jurilprudence ? «■
Je pourrois répondre à cette objedlion , que c'eft une erreur de croire que la Philolbphie proprement dite, confifte dans le détail de toutes ces diveries Sciences. Mais je veux bien entrer dans l'idée que le commun du Monde lo forme de la Philolbphic. Je conièns qu'elle embralle nécellâirement la Phy- fique , les Médianiques , la GécMniStrie même : & fe n'en préœndiai pas moins que toutes ces Sdfencesne*iont pas inudlesau Jurifcoii<e. Je du plns^ dc ft £>utiens qu'il n'y en a pas mie qoi ne contribue à l'intelligence des Loi» Pour le prouver, je n'ai qu'à ouvnr le Corps du •Droit Qvil» & parcourir les Titres du Digeffc Se du Code, aolfi-bien que les Novelles : j'y trouverai des Loix qui regardent le Commerce Maritime & la Navigation : j'y en décou- vrirai .d'autres qui concernent la Police , les Chemins^ les Aqueducs, les Bâ- tîmens , l'Arpentage , le Labourage : tous les principaux Arts Se Métiers font rappelles dans les Loix: on y trouve les Statuts des Communautés d'Artifàns: le tout y ell exprimé dans les termes de l'Art dont il eft queftion dans chacun des Titres. La Phyfique»,4es Mécbaniqwes , la Géométrie, les Fortifications, & toute l'immenljté des connoiliances Mathématiques qui font partie de la Philolbphie, ne Ibnt donc point étrangères à la Jurisprudence. Ce font les Lé- gUlatexirs & les Magiilrats qui fofit DU qui approuvent les S(tatats , &, qui &eoc les Privilèges dè tous ces diffêtens Arts ; ce ibnt eux qui préfidentàlaPolice : ils déterminait les Servitudes, la conduite des-Eaox , l'alignement & la hui* teur des JMaiiS>ns , 1er limites des Aens de Gan^gne : ils indiquent le tems des Récoltes & des Vendanges : ils décident les conteftations qui s'élevenc iiir l'Arpentage, le Labourage & la Navigation même. Les Juriiconfultes dif- j v xigent les cooteftatiûns que ces mêmes oi>|ett £aas m
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imieé les Jurifconfiilces Rcwsûm , en expliquant comme eux la pkis giuu]e piwde des Loix par les principes de la Phildfi»pliie, prend loin de nous ezpli'- qlier dans fi>n Commentaiie £at cec endroit da D^efte ce que le* Juriicon- <ùite Ulpien eacendbie' par ces mots Ver A.» Pbi].08oph-i<am; Se de
quelle manière il faut les interpréter : Aidit in exmmo, dit Cujas , Ulpianus fl<a!T"V "^•^'^'^ ^'^'^ ^"^^ ^Vekam , nififalloT ,Ph!LOSOPhiam,&c: Signijîcans Juf- i.ff.todm.. tiiue cultorem y Profejfarem Juris, id ejl , Arm boni & aqiùj qui fcUicet docet(Pro- feffhris ejl docere ) domiras habere lihidines , docere Rempuhticam tueri ; docere fiia tuait ah aliaûs moues » ocidos, manus abJîtneTe. Neque enim Ucet fawjham ccpenre toiittÊngiawùâi jSne lAànet domus Jèrvitute. Demque arbimum boni & aqui , Uciti . &nonBân» rufÊtmemfiudiofumque boni l^aiils d^^[imdai£inoÊiÊnesthanc effi vc non PatLOSorHUM* Le JurHbodîdte & le vériaUe Philofbphe sut donc les mâmes devoir» à remplir : Namvki PhSfiffghi nmaà ^ cominnc O^as » commam uaUtati ferme, & prafian amma fute amuamonm fiait âme» Et ym Philofophia ejl vetuttJmSiffîmum Sacardotium : Jmeconjidti ergo fan^^mâ Sactf^ dotes. Voilà la comparaiibn bien achevée. La Philorophie eil un miniftére . facré : d'où Cujas conclut que les Jurifconfùltes font des Miniftres iàcrés, parce qu'ils agiflênt dans les mêmes vûes & par les mêmes motifs que les Phi- lorophes. Par conlcqucnt la Phiibibpliie eft néceilàire pour rétabliflèment pour l'interprétation des Loix.
De quoi nous ferviroic-il après cela d'aller cherclier d'autres autorités pour iâire voir Lf néceffité de la Pliilolophie par rapport à i étude de la Juriiprudcnceî Les Patenrs , les Juri^con<es , les Loix même prouvent cette Propolition par des Tezt^ précis & par des Kaifimnemens iblides. En &t|droit-ii davantage pour itabilr un iyfiÂme auiE véricabiel Mais le Jlai(bnnement- joint h. i'auto» rit^ àe tSui les fiécîes , n'eft pajl finivent ce qui contribue à.compbxye les liommes : îl leur faut quelque cholè de plus* Oïl les petiùade plna aifimeno en leur fàiiànt connokie If ridicule du faux , qu'en leur montrant le-vraL lit ne jugent des chofès que par comparaifon. Il iaut donc leur en*donner une ; & je la tire de la différence du Droir Coummier avec ce qu'on appelle Droit Ecrit. Tous les jours on Ce récrie fiir la bizarrerie des Coutumes. On ne peut fupporter que la plupart d'entr'elles gênent la liberté naturelle jufqu'à inter- dire à l'homme la diipoficion de fcs biens. Dans d'autres on blâme les céré- monies dont la .preftacion de la loi & hommage cft accompagnée. Dans queL quef^âs^ enfin l'on trouve dOr & barbare que les ainés mâles des familles iiobtès'CRiporteat prefqucf tous les biens , râdni&nc leurs cadeoî ^ leurs ibeurs |l une cruelle Indigence. Quelle eft 11 ibuioe- de œs; u%esLl Elle n'eft pasi<fiflkfiè à découvrir. Ne la<dierchons que. dans k|;énie de.oeùst^ onc éiié'les pnemiers- Aii^ius des Coutumes. Les Loix écikes fimt l^fruScdel» . . • médteid<)li de plufieurs grands Hommes qui ont poifè leurs Maximes dans les pfinc^ipes de la Philofbp'bif 2 au lieu que la plupart des diipofitibfas: des Coutumes ne tiicnt leur origine que des ulàgcs arbitraires qui ont écé incro* duits , tantôt par une Populace indépenïlante , & tantôt par des Seigneurs * plus, abibi^ mais aufli groiliers <^ çlle. La fource iinguiarité de xous ces
divers
■PRÉFACE. îf 'divers ufâ^es, font caufè que quand un Texte de Coutume paroît obfcur Si trop limité ; l'on ne. peut point avoir recours aux principes durailbnnemcnc j de la morale, ou 4fi l'équité naturelle , pour en découvrir les motifs , ou pouf lui donner une extenfion Gonfôrme à Te^t du Légiflateur. La VbaioSaflhàm devient iiUttcUe en ce cas. Mais Ibn inutilirà par rapport aux Coutumes» n0 icrt qu^ mieux prouver la néceilicé dont elle eft pour rétabliflèment foai TintçMîgence des Loix écrites, qui ^incerpfétent par le fecouis de la morale^ du faiJG>nnement âc de l'équité, qui en (ont la fôurce.
Mais de qaellc manière pourra-t-on donc s'y prendre pôtif pénétrer le fèntf (A; re/prit des Coutiyncs ! Je n'y (çal qu'une redburce : elle conllfte dans la Connoillanœ de l'Hiftoire des tcms où ces Coutumes (e font introduites* Comme cette refTource eft également nécelTaire pour nous conduire à l'inteU ligence des Loix Romaines : je vais faire voir que fi d'un cq^é la Philoibphie nous développe les motiis d'équité , & nous apprend à tij-er de juftes conié- quences de "la plupart des Loix; d'un autre côté l'éloignement des tems & la différence qu'il y a entre ies Moeurs des anciens Romains & les nôtres, nous . obligent de joindre à l'étude delà Philolôf^e celle de YHistoire, qui , en nous tranlportantduu les fiédes les plus reculés , peut lètde.nous apprendre à Êdre une jafieiapplication de plufieuzs Loix dont l^teiligonce dépend de Ja comioiflànce des Antiquités Romainéft ' • • '
tour prouver cette ièconde Proportion > je croîs devoir eomfriencer par ut t l i t« faire une compacailbn qui , quelque nàtutelle '& quelque âmiliere qu'elle ^^^^j^*^ foit, n'en fera pas moins convaincante. Figurons-nous un Turc ou un Chi- nois qui auroit la curiofité d'apprendre notre Droit François, & qui auroic entrepris de démêler le fèns des articles de nos Coutumes. Ce Turc ou ce / ^ ■ ^Chinois pourxa-t-il raiionnablement le flatter de venir à bout de Ion entre- • priiè I s'il n'a pas d'abord eu loin de s'inllruire des Principes généraux de . notte Gouvernement & de nos mdenrs î SU n'a pas pi^ fiext& précaution , M ' voudra fans ceflc appliquer nos Loix auxiplfiges de tbn Pays | & pïr.conli'' • quent il aTécartera ooiitinnellefltent du iènS & dé l'elpiit , (bit de notre Droir François en général j fi>it des di^fitions particulières de nos Coutumes. U len eft de même du Droit Romain par rapport à nôos. Lorlque nous Comment $ons à l'étudier > nous voyageons dms une Ter^ étrangère , dans laquelle nous ne devons pas e(perer de faire fortune , tant que nou; ne conhoitrons pas • l'elprit des Peuplei»à qui nous avons affàife. Nous nous égarerons /ans ceiîe dans cette grande République, tant que nous ignorerons les routes dans le{* quelles nous lômmes obligés de marcher. Enfin nous ferons toujours étrin* gers à Rome , tant que nous ne ferons pas connoiiTance avec les Grammai-' siens , les Philofophes , les Hiftoriens , les Juriiconlùltes , & les autres grands • yiommes qui peuvent nous guider dans nos voyages. Il faut que nous appre^ fiions leur Langue , &. que nous Içadiions paridtement la lîgnîficiaition de tous les termes de cette Langue , afin que nous en biffions une id%e applic^ jdon aux.difiSrentes cbolès qu'ils figni^t* Il&ut de plus que nov a^pre*.
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X PRÉFACE-
nions leurs Mœurs , afin que nous puiffions connoîtrc la liaifon de leurs différent ufàges avec leurs Loix. En effet, pourrons-nous concevoir des id^es nettes des Titres de Patria PptefîaTe , de Jure Perforumim , de Ingemis & Libminis , fi nous ne içavons pas quelles étoient les différentes conditions des Citoyens Romains! BouVOnt-noas jamais eiperer d'entendre paff^âeefffient les Titres de Samàka Véanmim 6r Ruficonim Praâofum , fi nous î^fftéHtt la fitnadon- de la Vilk de Rome, & k tiûttiere dont les Bâdmens &kfAj^dt]eséDoiene conftraics! Quel u&ge pcnirroni-nous &ire des Titres éé i^i^Êikiûâia » de Qm^ttâibuSfde Tefianaids» fi fious négligeons de connoitre les divetiès Formules des Contrats & des Teftamens > auili-bien quegles dififô[tilS(îa»aa ^piels les Romains appliquoient les mêmes Formules ! Ênfin comfnenc peuH Tons-nbus entendre le véritable &h5 d'une Loi , fi liâttf ne garons pas $ quelle occafion elle a été faite ? • * , ^ Ccn'eft que par le fccours de la Littérature que l'on peut acquérir toute» ces notions ; Se cette vérité cil 11 confiante , qu'il n'y a pas un célèbre JuriP confùlte, fbit ancien , foit moderne , qui en ait douté & qui fe Ibit dilpe/ifë de la mettre en pratique. En effet , dès le tems même de la République Ro-: maine , perfi>nne n'aurolt ofé prendre le titre de Jurilcbti<e , à moins qu'il ne poâèdâc les Bellei-Letties , & principalânent les 'Antiquités. Ciceton S» ^"^^'^^ ^ tous £» Condcoyens Jappfendre Ua douze Tables , parce quf él<4
'* les leur enfeignenûent les anciens termes & la feurce des Loix qu'on obiÔH yok alors parmi eux. Chaque fois qn'on vouloit kin l'éloge d'un Juii&on^ ' fidte, on n'oubliolt pas de diie qu'il /çavoit les Andquitës. Pline nous en feomic tin^exemple dans fès Lettres, par les louanges qu'il donne à AriAq
^^Sa. «rmes : (^umferitttsiUe& pmati Juris 6" fubUci ? Quamam rman, qtutn^.
^ non exemphrum , <pamwn Antiquitatis tenet ? Nihil ejl quod difcere relis ,
quod ille docere non pojjît. Mthi cette , quoties aliqind abditum (fiaw, inflar The-: A^Ctll. jaun ejl. Aulu-GcUe a dit auffi à la gloire d'Antiftius-Labeo , que ce JuriP 13, conlùlte ne décidoit rien que conformément à ce qu'il avoir lû dans les An- tiquités Romaines, Puifque tant de grands Hommes ont regardé les Belles* Lettres comme nécelfaircs à l'étude de la Jurisprudence > cbfiinieÊitpounîon»* nous ètré «Bemptt de les étudier « Aous qtd ^vons dans ^fiéde bien plui éloigné dei tems où le Dioit Romain fut compoftï Nos ufi^ font difiibens: la Rdigiûn n'eft plus la m|me : flous n'avons ni les même». Ma^ftrats , ni la vaèas^ manière de piACederila fenbe de notre Gouvemeiâeht eft totalement Opjfbfiei $C nous âivons cependant le Droit Romain enf eaucoup de chofès. ^Oilt c«û rend l'étude des Antiquités plus nécefiâire qu'elle ne le feroit fi nos Coutumes , nos Ufàges , nos Mœurs , & en un mot noftts Gouverhement étoiènt (èmblables aux Mœurs & au Gouvernement des Romains. Pour levct ^ les doutes qui pourroîent refter à ce fùjet , il fuffit d'obferver qu'après i'extinc^
tien de l'Empire Konviiin, Se d.ms les tems d'ignorance qui iiiccederent à la deftruétion de cet Empire, on crut trop heureux de trouver quelques per-^ ^niies qui fulTcnt en état de faire des Glofes pour faciliter l'intelligence diî I^«>ît.Les Interprétations de ces premiers Gloâkteursfureiit r^ardéescodimé
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PRÉFACE. 5tî des Oracles ; parce qu'on s'imagina que ceux qui en étoieAt les Auteurs, iça- voient un peu les Antiquités Romaines. Les Hommes de ce tcms-là écoient perfuadés ( comme on l'a été dans tous les tems ) que des Perlbnnes qui çon-» noiffoient les Mœurs & les Ufàges des anciens Habicans de Rome, en com- prendroient mieux les Loix. ^Il eil cependant vrai que ces premiers Glalîa- teurs qu'on écoutoic alors avec admiration ( ca égard à la barbarie de leur fiécle) écoient très-ignorans en çoinparailon de ceux qiii font venus dans la iùicc ; & Tignorance de ces premiers Gloflâceors va me {èrvir à prouver en- ■ cote mieux l'ittiliGé. des Amiquii^ Romaines par rapport à l'étude des'Loix;
Four être convaincu d6s £uites groflîeres dans le^nelles tombent in&jlli- . blement ccat qui ignorent les Antiquités , U iùffit d'obfèrver que nos andens . GlolTateuis n'ont pas hélité de feirc venir hLtÀ Fvsia Can inu de la com- ^J^^ parai/bn du chien du Jardinier, qui ne veut pas abandonner à d'autres l'herbe w. de Ugn dont il ne {çauroit faire uiâge pour & nourriture : voulant dire par-là que ' quoique le Teftateur ne pût pas emporter avec lui Tes Efclaves en l'autre Monde , cependant il en lailToic une partie dans l'efclavage , & relfembloit en cela au chien du Jardinier (a). Les mêmes Auteurs attribuoient auflî la Loi Ho RT ENS I A , à un certain Roi Hortenfius dont les Gens de Lettres GioJ^ai n'ont jamais entendu parler (h). Y a-t-il rien (par exemple) de plus rifible i^r.i^ que l'origine que nos anciens GloiTateurs domieat a la Loi des douze Tables» Us Tuppolènc que dans le tems où les Romains envoyèrent des Députés en Grèce pour en rappOTter des Loix; les Grecs avant que de leur communiquer leurs Lpix, envoyèrent à Rome un Sage, afin de yihftniire de ce que c'écoie que le Peuple Romain; que ce Sage étant anivé à Rome , on lui oppoâ pour di^Niter .contre kd , un feu qui en £ui«nt des fignes avec &s doigts lui dé- g.^f-^^, ligna la Sainte Trinité , environ quatre cens cinquante ans avant la naifïânce "^j^^^ de Jbsus-Ch&ist; & que cefîitcelaqui perTuada aux Grecs que les Ron mains étoient dignes de participer à leurs Loix (c). S'il étoit queftion de rele- ver ici tous les traits d'ignorance de nos anciens Commentateurs , la grande Glolè en fourniroit plus qu'il n'en ^ourroit entrer dans le volume le plus épais .
(il) La Glofe fur le coiiinit-ncenient du Titre i.ix v.iyit ditoj , ù" cum eh tUvoi'it ctiam poliican , fîcut lia»
InHitutes di Lege Fufia Caninia toliemùi , s'exprime turaiittr tvtnit, quafi uraire eum vtlUt utroqut. Gra^
ÙDÛiQuamLtgemFuJîamCanirmm.foiCcjquodâm eUmamirMkfiaàTrimtcumi^mimi.itanGTit^
fù Canaùus nomuu^atur. Nam Canis ftrveiM lutit-. aa «ftrum nuiMin ofimSt , quafi ^adfit enuùa
nm mi fiût m PâUa , fà n« fibi poufi hdm Pclum , mia tf apatd Dm. SiuUus autan Ûmau iiburiUscniiC
^Mc alii ptnnutit (ucipere. Sic nie Jibipoterat tenenSer-^ Jibi dari , pugman iUu4^ ^j"^ rtptratffurus Uvay'u,
ms t^uia mmtbatur ; ntc Ubmaum patiAuur as dari .* Grceats inttlUx'tt quoi Utu^ bmn'm clAui«rtt palma ; &
tmdemtri» C^HttiiA iUau,yt fittimxàmimm ftc credens Ronmnos dignos Legibiu , retejfit, Cf Lega
rti. ' hjs Sspientibus conctdi ftcii in Clvnate Athcnarum Cr
(i») La Glofe fur le §. ^. du Titre aux Inflltutes Laudcinor.trum , Crc. Je fcroix trntc'- c!ç croire qua
dt Jure Naturali , Gmium Cr Civili , dit r Sed lioc François Rabelais, qui ctoit très-habile Jurifcqn-
fiàltitum eft per Ltgan latam ab Hortenfio Rigc. fuite, & qui a tourné en ridicule plaHewtrtitetiiré*
(c) LaGiolefur le 4> de laXiO*3*auDuefi* tadons de nos ancieivs Glollâteurs, a voulu mtm
dt eripmjurii, b fabrique ùnfî l'hifloire des oioinze altufîon au pafTa^ que je viens de rapporter, lorf^
Tables Aiutfuam tamen hoc f.nct , trjferur.t Crxd qui- .îan<; If fci-ond I ivrr de fon Pantagnd, il fait
Ronutm (juemdam Sap'u'i:mi , ut i:xpl?r.:i^! jn di^ni iiai:ic une difiiutc Ju-j,.-, le niâme goût entre Panur-'
fjjc/;; Romani Lcgihu!. Qui non Rom.wi vinijjet , Ro- gc &; l'Angloi'; , dans le dix-neuvicmc Chapitre,
mani ugitantef quid pottrat Jitri , qufmdam Jiultum qui a pnur titre : Comment Panuff^t feijl quinaud
ad difputdndum cum Crteo pcjuermt , ut jl perdertt , tAnglou qui ijrçui;: par fient. La Fable inventée par
tanatm derifio tffit, Grtau Safiau nutu Sfmtart ex- ne» anciens Glolliiteurs mr ce qui doniu lieu à 1»
ptt &(lev«ytt«iicm ^imttamnDemjiffùjKam. Loi des douze Tables, était bien digne plai« ,
. SlnÂiâcnAarjnfldyirfKaan MM» 101(9 *
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ri) PRÉFACE,
Se le mieux rempli. Mais ce que j'en ai rapporté eft plus que fl:fîifânt pour donner une jufte idée des faulïes étymologies & des imaginations lingulieres par iefquelics nos anciens Glolîateurs ont tâché de couvrir leur défaut de connoiflance de la Littérature &. de i'IIilloire. Il faut cependant avouer qu'ils font excufiBles, en ce qu'il;s ont vécu dans des fiécles inalheureux & dépour- vus d'érudition. Mais on né doit pas avoir la mâne indulgence pour ceux qui étant nés dans des iîécles plus éclairés , bornent toute leur étude à la le<5lure de ces. anciennes Glo&s , dont les dé&uts ne font pas encore aôfli connus dans le Barreau , qu'ils le font dans la République des Lettre;. Nous ne fommes • plus dans ces tems de ténâares Se d'ignorance où l'on regardoit un Imerius^ un Bulgare, un Placei\tin , un Roger, un Othon, un Accurfè même, comme de grands Hommes. Il nous eft venu des Alciats, des Budés , des Cujas, des Antoine-AuguflinSjdesGrotius, des PufFendorfs, des Briflbns, des Hotmans, des Pithous, des Godefroys, des Noodts, des Gravina , & d'autres habiles Jurifconfultes dont le premier foin a été de corriger les erreurs groûîeres'dans lefquelles les premiers étoient aveuglément tombés.
Mais en quel endroit tous ces grands Hommes ont-ils puifë ces connoiA làftces Si. ces lumières Tupérieurcs qui les ont rendu li recommandabies & fi illdbts dans la Jurifprudence ! De quelle manière fo font-ils 'mis en état de pénétrer le lêns & l'esprit des Loix Romaines avec autant de vivacité .& de |ufidlê que s'ils avoient vécaduten» des Romains même! Tous ces prodiges ibnt dûs à la Littérature. Nos Jurîfoonfoltes ont lû avec attention tout ce qui nousiefie de Gtammainens &d^Hifloriens tant de al Gréceque de l'ancienne Rome : ils en ont extrait tout ce qui poiivoit forvir à leur Êtciliter rincellf-. gence des Loix : ils ont fouillé dans les Monumens antiques pour découvrir le (èns ou bien l'Auteur d'une Loi à la faveur d'une Infcription. En un mot, ils n'ont épargné ni recherches ni foins pour nous donner de içavantes expli- cations des Loix Romaines : & malgré toutes les découvertes qu'ils ont faites, on peut dire que ceux qui travaillent dans le même genre , découvrent en- core aujourd'hui bien des choies qui avoient échappé à rappiication iiiiutiga- ble de tous ces grands Hommes. •
Cependant il ne faut pas conclure de tout cdi que ceux <pu voudront faire des progrès danslaJuzilpnid«ioeRomsdne> foientaujôurdliui obligés de foi' vre la înême routes Noiis fomioes aflêz heureux pour que la plupart de nos célèbres Jurifoonfidtes lious ayent appUni bien des difficultés par d'excell/mse Ouvrages qui nous épargnent beaucoup de travail. Mais Une s'enfoit pas que nous devions négliger la Littérature , puiique c'eft elle qui a rendu plufieui^s Jurilconlultes lupérîeurs à ceux qui n'avoient pas connu l'importance d<Nlt elle eft pour l'explication des Loix. 11 me feroit facile de faire voir que tou$ ceux qui ont excellé dans la Jurifprudcncc , ont ufë du fecours de rHiftoire. Mais après toutes les preuves que j'en ai déjà données, je crois qu'il fuffira de citer l'exeniple du grand Cujas, qui attribuoit lui-même la protonde connoiP- iànce qu'il avoit du Droit, à l'étude qu'il avoit fait de l'Hifloîic. Papire-Maf- fon qui a compolé la vie de ce Jurifoonfultc, ie compare à I ke-Lîve, par la ^
^onnoiilânce *
/ I{ È F A Ç Xflj
pce qu'il aY0)l flff Alltlquit^s RomMnçf : aàm Apa Rfgcm fim
) Çmmm k^impm Pnmm m GalUm amplmsi onu»^ ^^Sf vmifiti» feUiti 4 t§m*an ut Qjjacium y^urr altbbum Imm ifiiam » «ipr
cvn fip cothquçrauiff. Papir^-^laffon nous fiefid cnfùite un compte exaâ M-^^ manîerede penferde Cujas au fujet de ceux qui négligeoient les Antiquités ^ mainçs , & de l'application fîngulierequece Ji^ifconfiilte avoit doniîéeiçqECe Science , dont il connoiiloit l'utilité par rapport aux Loix ; Vcrbonon nn «- jue amlog^am adprime calliât (Cujacius) antiquiorum Juris audorum exmplot
fll^ORlMQUE VETERIS NOTfriAM , AC MAXIME RoMASj£ , VriUSSlMAM JvRl - fafP^JCvîNpp^CT f^RN^CfOSE AB OMNIBUS FERE InTERPRETIBVS ANTEA NEGLECTAM,
Uf WT'O «i^JM/fT t PVpte m him aurcQ Pifcari fe m Jure Civili , 6* abdita
fin^R* wàftffÇ ^ mwiw in (ipenm bteem cr/Za&atur. Si ce 'témoignage avoic beiôlq (l'être I^VCifié mur de noiiFelles preuves , il me lèraic fi^ile ^e réunir ici les iêntimeiis des plus célèbres JoH&onfiiltesmodefiies, qui «rasde^ meuxé^ d'apçoFf) de û néce^ de l'HI^oire pour l'incelligence des Icmx. Mais il fu^r^ d? dtçF i'av|s d« cél^ Gravjqa, qui établit que lUilMn eft ^bfolument nécellàire , tanc pour e](pliqQer que pour concilier plu^eura Loix dont les unes font obfoures, & les autres paroifTent fe contredire : Jfc- ^itia temporum 6» hijloriarum leffio cum ad prudaitiam ejl utilis , qua de cogradone GramMi pratfritorum , tanquam ex futur arum imagine fufcipirur : tum etiam ad intelligen- 1^^*^^ ^iam Içcorum obfcuriorum Juris, qua luce vetujiatis & dijcrimine temporum patefimt- fi^tariffii çnim Legum dijfidmm , j'ola temporum ratione reâe animadverfa compo' ■■V» Çpfil» |||mê(neJi^iicQnfyl te pofe pour principe , qu'on ne peut décou- vrir 1« çw6^ & Ib$ mondes Loix, que par le iècQUfS de l'Hiftoire : Occa»
Je ne ciois pasq^fil Çafist néçeffiine d'entrer dans uq plus grand détail pooç
fair^ voir que I'Hïstoihe ^ la Philosophie même lônt iniSpaiables
de la Jurifprudencç. Les ql^jf^om de ceux qui fêroient d'un avis contraire, font fuffifamment détruites p^ le^ autorités que j'ai rapportées. Ilmerefteà prévenir une Queftion qui réfulte naturellement des Propofitions que je vienf d'établir. On me demandera fans doute fi je fuis Hiftorien & Pliilofophc ? Mon ' Ouvrée ne prouvera peut-ctre que trop que je fois bien éloigne de polTeder tout«;ç ç^lçs d'entre les çonnoiilànces philofophiques & hiftoriqucs qui font ' *
j? Jurilprudence. Mais les fautes dans lefquelles je ferai tombé , iervifom eQefr-iaêiiies \ prouver de plus en plus que l'étude de la Philofophie
ceux qui veulent açqueric
m|mÊlteçQfuioî(làqG«desLoix.
Cette demieif «onflfqiicnce eft ce qui a fefvj d« fondement à mon Ouvra- I ni s ot
ge, Pcrfuadé par ma propre expérience du peu de progrès qu'on feit dans 1'^ îii^^*^" tude des Loix , lorlqu'on ignore les principes dont elles font tirées les OO- caûow qui les oacàit naître; j'entrepris djuif m ïHmSk i & [W n»p«Qpm
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xîv ^ PRÉFACE,
inftru^oii, une Hijlmn de la Jur'^pnidence Romaine » Cua penièr qu elle ciûc ^. jtaun'êire donnée au pDbli& ÏM éeàx «demleiet années de mon cours de *\- 'Dioit {brenc employées à £dte mes fechetches : je commençai à les rédiger loi%be je fus /eçu Avocat. Màis les occupackms du Barreau m'ayanc par la &ite obligé dlncerrompre ce travail, je le réièrvai pour en &ire mon amufè- ment pendant mes vacances de diaque année.
Comme je travailiois pour ma propre inftniâion , je rangeai mes recKer- dîes fùivant l'ordre que je crus être le plus propre à m'inftruire &à melaillêr dans l'efprit les idées les plus nettes 8c les plus méthodiques. Pour cet eflfèt» je diftribuai cet Ouvrage en quatre Parties ou Epoques qui embraflcnt toute l'Hiftoire Romaine ; & je confiderai les Loix : i°. fous les Rois de Rome : a*, pendant la durée de Li République : 3*. (ôus les Empereurs à commencer depuis Auguftejufqu'à la dellruclion de l'Empire en Orient : 4°. relativement au progrès que lès mêmes Loix ont Élit dans toute l'Europe depds la more de l'Empereur Juftinien jufqu'à préfènc
Quoique la première Partie ( qui comprend la Jnri^irudenoe fiws lesR<^ de Rome) n'amxmce pas des rediercfaes fece étendues , j'd tâché d'7 raHemr bler ce qui pouvoir nous donner les nodons les plus claires £ur les Lois de Ces anciens tems. J'ai d'abord expliqué les Principes fondamentaux du Droit .Naturel , du Droit des Gens & du Droit Civil ; & j'ai iiiivi le progrès des . Xoix chez les Peuples qui ont précédé les Romains. Etant parvenu à la fon- dation de Rome , j'ai donné une idée générale des Loix de Romulus & de lès Succefleurs jufqu a Tarquin le Superbe , fous le Régne duquel toutes les Loix Royales furent ra/fembiées en un fcul Code qui fut nommé Pafifiien , du nom de Sextus Papyrius ion Auteur. Les recherches que j'avois faites pour lecou- Trer les Fra^ens de cet anden Code , m'ayant procué trente4îz Loix', dont . vingt-une Sont (èolement le &ns des andens Textes , Se d<mt «fuinze'wtres fent les Textes mêmes tels qu'ils nous ont été tranfinis 00 reftitoés par les Au- teurs ; j'ai donné ces trente-lîx Loix accompagnées diacune de Commentai- res allez étendus, dans le/quels en expliquant les Antiquités qui en Êtcilitent l'intelligence , j'ai obfèrvé lur chaque Loi les changanens arrivés par la &ite dans la Jurilprudence : de manière que chaque Commentaire contient une DiUêrtatlon lîir le fiijet dont il eft queflion dans la Loi qui l .ii fèrt de Texte. ^ Par exemple , le Commentaire lùr la trente-troifiéme Loi renferme ce qui a rapport aux Conventions & aux Contrats , & ainfi des autres, (^iomme les quinze Textes qui nous ont été confcrvcs du Code Papyrien, font en Langue Olque, qui étoit celle qu'on parloic du tems des premiers Romains; je les ai iéunis dans une (èule Table , pour l'intelligence' de laquelle j'ai donné un Alphabet St des Prîndpes raifimnés&r cette ancienne Langue « qui ellàpié* Pa^ 64 (oit connue de très^pen de Peifbnnes. Aies Ob&rvations à ce £qet ' (à ce que je crois} un article d'autant plus lingoUer, que quoique pluiîeurs Auteurs ayent écrit Ga l'ancienne Langue Latine , je n'ai point trouvé qu'ils Payent réduite en ry(lcme& en principes. Comme j'ai tâché de le faire. J'ai ter- miné cette première Partie de mon Ouvrage par un lécic de.i'expulfioo des Rois de Rome.
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I
P kt PAC & iw Xa {ècoode' condelit le progrès ébt Lûkijitbém CûoM U ^
toie de la République) reii&niie ôilAilàes ckôlètlaÊeii'dci^dâuMTsiblM» coflopofiSe étceuiJitTexMydMh éeûftM A acoèmfsgné (f un GbnW inehcairephisoanK^ étendu , fèion que la matière m'en a pAtu rufceptible. Chacun de ces CoumiencaireS eft une Diflêrtation fur le (ùjec donc îl eil parlé dans le Texte , (bit que ce (ùjet ait rapport à la Littérature > fo!c qu'il Concer- ne la Juriiprudcncc. Cette Colle(5lion des douze Tables, & les Commentai'» res donc elle eft accompagnée , forment ( à ce que je Crois) le morceau le plus complet de mon Ouvrage, en ce que la plus grande partie du Corps de Droit Civilyeft expliquée parle rapport des Loix entr'eiles, <&par le iècourà des Antiquités. Ceft dans cette portion de mon travail que j'ai réuni tout le détail 4fi I^ix qui iurbit inteirampii à chaque Inflanc le fil de imm Hiftdirè« lia Dillèrtation piéBminaire &r laDéputatioô en Gféce , Mi une dl^reffion d'antanc plus intéraflâitte, qat je me trouve aux pri&s Sst cet article avec de ; 7 , içavans Auteuis modemes qui ont attaqué la réalité de cette Dépntation que fentreprens de rétablir. Ap/ès avoir traité les Loix des douze Tables avec beaucoup d'étendue , je parle du Droit Flavien & du Droit ;Elien , de$ Loix, des Plebifcites & des Loix Agraires, des £dits des Préteurs & des Ediles , del Senatu/confiiltes & de leur autorité, de l'Interprétation des Loix & des Ré-» pon/ès des Jurifconfùltes. De-là je me jette dans le détail des vies Se Ouvra- ges des Jurilconfukes qui ont brillé pendant la République : & après avoir examiné l'état de la Jurifprudence Romaine fous Jules-Celàr , je parle deS Compilations de Loix projettées par Pompée, Ceiàr & Ciceron. Je termine cette feooade Partie par xme analyfè des principales drconfiances qid occ»* l^aneient la fin de la République.
La troifiéme Partie (qui embiaflèrHîlbice des Lobi depuis Augofle ju^ qu'à la deibu(5lion de l'Empire en Onent ) renferme non-feulement ce qui s'eft pallë de plus intéreflânc en matière de JuriQuudence fous les Empeiems Romains , mais encore dans l'Empire Grec. Tous les Empereurs y (ont confiderés comme Légiilateurs , & j'ai tâché de lier leurs Loix avec les prin- cipaux événemens de leurs vies. L'Hiftoire Byzantine y eft même contenue, autant qu'elle a rapport aux Loix. Je commence cette troifiéme Partie par concilier les différens ILntimcns au lujet du droit légiflatii accordé aux Em- pereurs par la Loi Regia ; Se en parcourant après cela les Loix faites parles Empereurs depuis Augufte juiqu'à Conftancin , je parcours également la vie &les Ouvrages des Jurilconlùltes qui ont vécu julqu'àce dernier Empereur. Etant enfuite parvenu à TEmpixe de Théodolê le jeûne , je donne tine Anai* lylè da G)de Tbéodbfien ;& j'y joins des réfiéxions cane fiir la manière dont ce Code Seft .perdu, que &r celle dont il a été lécabli. Mais la pordon la plus fingulicre de cette troifiéme' Partie de mon Ouvrage eft celle qid a p lapport à Judinien ; car j'encrepicns la juftificatiaa de cet Empereur , au{n<* * wt. ' . bien que des Compilacions qui portent Con nom. Entrant après cela dans le détail des mêmes Compilations , je donne des Extraits des douze Livres du Code, des cinquante Livres Digelte, des quatre X«ivm d'infisixa^, au^
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yns grande ftwht à9 Corps <U Proie ClyU .d»n$ mes Commentsuici ht ht Qroù Pspyrien AC>fhl>f)i dçs dpuze Tablas , i'miUsw (par fiume de No-> tes) les endroit 4eç mêm/ss Commentaires on l'on pourra trouver l'expiicai tiofi des di/fërens Titres du Code , du Digefte Se des Inftitutes. Après avoi# amplement parlé des JLoijc & des EtabliiTemens de Juftinien , j'entre dans quelque difcuflton au fujct des Loix de Tes Suqceffeurs; Se entr'autres des foi- 3Wate Livres des Bafiliqugs dont je donne un extrait , aulll-bien que de divers •Utres Epriçs qui pm f«t partie du Droit Greç-Romaia obièr vé juiqu a la delt trayon d« rCmpw en Orient.
la. quacriÉne Pïime (qui nmfnme les prpgr^ <iaQioitRiuittûi.tii Oo* cideor éme la^^kùmVsvfktài VEmç^ depuis la moct ck J|pftiniai îuiqa'à puéfimr ) penottta ùofpiàuÉc fat la metéilef maticief qui y £mtcoiH Z^^kT ^"""^ IWwn d»U perte & du reomvieiiieot.dtt Digefle > U dc&iiptioii ^ des Pande^es Florentines, l'énuroération des Manulcrits du Digefiie dtmtim ût ièrvoic a?aQC l'invention de l'Imprimerie , &, le Catalogue des Edittonf qui ont été faites du Corps de Droit CivU, préfènteront au Leâeur une muW titude d'objets aulîi intérelTans pour les Gens de Lettres , qu'utiles pour ceux qui s'appliquent aux Loix. J'explique enfuite la manière dont le Droit Ro- main s'eft introduit Se s'obferve dans les dillércns Etats de l'Europe; & en parlant de chaque Pays , je parcours la vie & les Ouvrages des Jurifconfultes qui s'y font le plus dillingwcs. Après avoir ainfi voyagé dans différentes parties 4p i'Ëurape , je reviens en Frappe dans l'intention de m'y fixer & (Pttaminer plnt «Il les progrès que Id Ptoit Aomaiify a &it depuis la découverto des Fandeâes juiqu'à pré/ènt. Pour cet efl^ » je 6is voir de quelle maniero IVljjwWljfff LoûHoDKlînei lIV^ introduite dans le Royaume. Enfin j'ai terminé pfsCtt quatrième Partie de mon Hiftoire de U Juri^rudeoce , par un détail attui ample de la vie des Ouvrages de ceux d'entre nos Auteurs François quioncécrit fiirle Droit Romain : & différens Mémoires qui m'ont été com- muniqués , m'ont fourni l'occafion d'inférer dans cette quatrième Partie de mon Ouvrage plufieurs Anecdotes fingulieres fur quelques-uns de nos plus ♦< célèbres Jurifconlultes. On me permettra volontiers de donner ici à ce fiijet une foible marque de mon refped & de ma rcconnoiifance à Monficur J o l y P£ Fleury pere. Procureur Général, qui s'étant toujours diilingué paries cares talens Se par fimiéfe infatigable dans les fimâions pénibles du Minl& tére puhUç « iè fiiitd^tiUevniun pbdfir d'être utile aux Amateurs de la Jurii^f 4flfKe mxiaens dçltebrespar la communication de lèsMann(crits,& encore pliis parf^tcmlae de lèslfHnleresdomllma|)|enleur£^ iUiiftiie , ^Cint l'éruditiofi en toot genre eft iiiffi/âmment connue , poflède ks Mai^uicrits de lyiefllieurs du Puy ; le^uels Jtfann&rita par leur nombre & par • U fii^ularité des matières qu'ils contiennent , ferment une Colle<flion des . plus piécieu{ès & des plus intéreflântes. Parmi près de neuf cens Volumes dont cette admirable Collcé^ion eft compofée , il y a entr'autres ceux cottés 49C« ^6^^ 70Q , quireotermeot upe grande quantité de Lettres de Cujas ,
non-
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PRÉFACE. xvîj non-ièulemcîht (Ignées, mais aufll écrites de la main même de ce célèbre Ju- riiboiifidteàpjiifieaft Sçfiiiis de ce tenu-ià , prlnclpalemem à Pierre Pichou donc on*iiouTe paidUûneoc de» lettres dans les niÊmes Mandcrits. Mon- fieur le Prococeur Général m'ayant permis d'en drer quelques Anecdotes iuif- qu'à pféfinc idbonmiei ; f ai cru dev^ indiquer la Ibucce où jelesavoîs pui- Qes , afin de mettre le Pahlic à portée de joindre cette obligation à toutes celles qu'il a depuis long-Denis à ce grand Mag^firac en des dioiès bien plus importantes*
Comme dans les quatre Farcies qui compolènt mon Hilloire de la JuriA prudence Romaine , j'ai beaucoup parlé des Senatulconfultes